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Endettement de la FRANCE
L’Institut nationale de la statistique dévoile ce mercredi, la situation de l’endettement de la France à la fin du 3e trimestre. Cette dette dépasse déjà largement les 2.000 milliards d’euros. A la fin de l’année on devrait donc toucher les 2.200 milliards d’euros mais ce chiffre risque fort de passer inaperçu.
Objectivement, c’est un très mauvais indicateur. Le chiffre est pharaonique puisqu’il approche le montant du PIB annuel, c’est-à-dire le total de richesses créées par tous les Français. Fin juin, l’endettement officiel représentait déjà 97,6% du PIB. Tout le monde guette le passage à 100%, qui voudrait dire que la dette s’accroit plus vite que la richesse créée.
Les services de Bercy distillent une petite musique qui se veut rassurante en expliquant que la saisonnalité des impôts fait que la France a moins besoin de s’endetter pendant les derniers mois de l’année parce que c’est à cette époque que l’Etat récolte les impôts. C’est vrai , mais…
Mais ce qui est vrai aussi, c’est que le chiffre de la dette n’a jamais inquiété les dirigeants politiques. Du coup l’opinion ne s’en préoccupe pas. Nous sommes traumatisés par un endettement personnel, (à juste titre), mais indiffèrent à l’endettement collectif. Pour trois raisons qui sont complètement erronées.
Une première raison quasi culturelle. Les Français, comme beaucoup d’occidentaux, ont été nourris au Keynésianisme pendant plus de 50 ans. Et le Keynésianisme c’est quoi ? C’est le financement volontariste par crédit de la machine économique. Keynes était le meilleur propagandiste de cette drogue. Emprunter aujourd’hui pour fabriquer de la croissance et rembourser après, avec les fruits de la croissance.
Très bien, sauf que l’endettement public qui a franchi les limites du surendettement ne relance plus les machines économiques. On a beau s’endetter, encore et toujours, creuser les déficits, relancer la demande, que la croissance ne revient pas. Il y a donc forcément un bug dans ce logiciel Keynésien que beaucoup voudrait réutiliser. Pourtant, tout le monde fait comme si la dette n’était pas si terrible. Après tout, cela marchait bien autrefois ! Aujourd'hui, l’écosystème n’est plus compatible avec les concepts de Keynes. La mondialisation, la concurrence internationale et la révolution technologique ont façonné un tout autre environnement.
Une deuxième raison plus strictement comptable. A partir du moment où la dette globale ne dépasse pas le montant des actifs nets, on peut, ne pas s’inquiéter. Et c’est vrai que le montant de la dette de la France ne dépasse pas la valeur patrimoniale de la France, aux environs de 12.000 milliards si on compte les seuls actifs immobiliers.
Rapportée à la population française, la dette publique représente 33.000 euros par habitant. Mais aucun Français ne pense qu'il aura à rembourser cette somme. C’est vrai. Les banquiers ne viendront pas sonner à la porte des Français surendettés. N’empêche que le poids excessif de cette dette empêche le système économique de fabriquer de la croissance.
Donc, tout le monde paie le surendettement sans en avoir conscience : les impôts sont trop lourds, les emplois trop rares et le pouvoir d’achat est hypothéqué. Pour cette raison, les Français pensent que la France ne pourrait pas être en faillite.
Quelle erreur, la mise en faillite précède souvent la liquidation et la liquidation précipitée ne permet pas de retrouver la valeur que l'on espère. La Grèce est obligée de vendre beaucoup d’actifs pour faire ses échéances, il n’est pas certains qu'elle les liquide aux meilleurs conditions. La liquidation n’épargne pas les Etats : l’Argentine, le Mexique, les anciens pays de l’Est et plus récemment la Grèce.
Une troisième raison conjoncturelle : la BCE fait tous les jours des miracles. La France, en dépit de son passif, trouve des financements pas chers et des garanties. Les financements pas chers sont apportés par la BCE. Ces mauvais chiffres ne vont pas affoler les marchés. Les prêteurs d’argent ne nous font pas payer plus cher. Le programme de rachats d’actifs par la BCE maintient les taux très bas. Cette semaine, la France a emprunté à 0,85% sur dix ans.
Les marchés monétaires, pour la France, c’est le père noël tous les jours. Cette situation a un avantage formidable, elle permet au gouvernement de ne faire aucun effort pour emprunter moins. Le gouvernement serait même capable de nous expliquer à la toute fin de cette année que la charge financière annuelle du pays s’est beaucoup allégée en dépit d'un accroissement des stocks de dettes.
Il y a une quatrième raison très cynique qui encourage les dirigeants à ne faire aucun effort pour réduire la pression. Ils pensent que cette dette pourra ne jamais être remboursée. Elle pourrait être transformée en dette perpétuelle. On pourrait faire "rouler la dette" année après année.
Techniquement c’est possible mais politiquement c’est plus gênant. La dette des uns est financée par l’épargne des autres. Il arrive un moment où le pays endetté est complètement soumis au pouvoir de celui qui finance. Ça peut devenir insupportable. Le sur-pouvoir de l’Allemagne aujourd'hui en Europe est devenu, à beaucoup de peuples, insupportable.
Cette situation globale pour la France est complètement artificielle parce que les taux peuvent se renverser. Le système de garantie que nous offre l’appartenance à l’euro et la cohabitation cordiale avec l’Allemagne pourrait finir par craquer. Le gouvernement et la plupart des dirigeants politiques se complaisent dans une illusion d’optique. Ils pensent qu’un pays aussi puissant que la France ne peut pas être mis en faillite. Ils se trompent.
Ils pensent que le pays est suffisamment riche pour faire face à ses échéances. Ils se trompent. L’économie française ne génère pas de richesse, n’a pas de compétitivité et vit très largement au-dessus de ses moyens. Les déficits sont toujours aussi abyssaux.
Jean-Marc Sylvestre
Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI
Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaine BFM Business.
Il est aussi l'auteur du blog http://www.jeanmarc-sylvestre.com/.
L’Institut nationale de la statistique dévoile ce mercredi, la situation de l’endettement de la France à la fin du 3e trimestre. Cette dette dépasse déjà largement les 2.000 milliards d’euros. A la fin de l’année on devrait donc toucher les 2.200 milliards d’euros mais ce chiffre risque fort de passer inaperçu.
Objectivement, c’est un très mauvais indicateur. Le chiffre est pharaonique puisqu’il approche le montant du PIB annuel, c’est-à-dire le total de richesses créées par tous les Français. Fin juin, l’endettement officiel représentait déjà 97,6% du PIB. Tout le monde guette le passage à 100%, qui voudrait dire que la dette s’accroit plus vite que la richesse créée.
Les services de Bercy distillent une petite musique qui se veut rassurante en expliquant que la saisonnalité des impôts fait que la France a moins besoin de s’endetter pendant les derniers mois de l’année parce que c’est à cette époque que l’Etat récolte les impôts. C’est vrai , mais…
Mais ce qui est vrai aussi, c’est que le chiffre de la dette n’a jamais inquiété les dirigeants politiques. Du coup l’opinion ne s’en préoccupe pas. Nous sommes traumatisés par un endettement personnel, (à juste titre), mais indiffèrent à l’endettement collectif. Pour trois raisons qui sont complètement erronées.
Une première raison quasi culturelle. Les Français, comme beaucoup d’occidentaux, ont été nourris au Keynésianisme pendant plus de 50 ans. Et le Keynésianisme c’est quoi ? C’est le financement volontariste par crédit de la machine économique. Keynes était le meilleur propagandiste de cette drogue. Emprunter aujourd’hui pour fabriquer de la croissance et rembourser après, avec les fruits de la croissance.
Très bien, sauf que l’endettement public qui a franchi les limites du surendettement ne relance plus les machines économiques. On a beau s’endetter, encore et toujours, creuser les déficits, relancer la demande, que la croissance ne revient pas. Il y a donc forcément un bug dans ce logiciel Keynésien que beaucoup voudrait réutiliser. Pourtant, tout le monde fait comme si la dette n’était pas si terrible. Après tout, cela marchait bien autrefois ! Aujourd'hui, l’écosystème n’est plus compatible avec les concepts de Keynes. La mondialisation, la concurrence internationale et la révolution technologique ont façonné un tout autre environnement.
Une deuxième raison plus strictement comptable. A partir du moment où la dette globale ne dépasse pas le montant des actifs nets, on peut, ne pas s’inquiéter. Et c’est vrai que le montant de la dette de la France ne dépasse pas la valeur patrimoniale de la France, aux environs de 12.000 milliards si on compte les seuls actifs immobiliers.
Rapportée à la population française, la dette publique représente 33.000 euros par habitant. Mais aucun Français ne pense qu'il aura à rembourser cette somme. C’est vrai. Les banquiers ne viendront pas sonner à la porte des Français surendettés. N’empêche que le poids excessif de cette dette empêche le système économique de fabriquer de la croissance.
Donc, tout le monde paie le surendettement sans en avoir conscience : les impôts sont trop lourds, les emplois trop rares et le pouvoir d’achat est hypothéqué. Pour cette raison, les Français pensent que la France ne pourrait pas être en faillite.
Quelle erreur, la mise en faillite précède souvent la liquidation et la liquidation précipitée ne permet pas de retrouver la valeur que l'on espère. La Grèce est obligée de vendre beaucoup d’actifs pour faire ses échéances, il n’est pas certains qu'elle les liquide aux meilleurs conditions. La liquidation n’épargne pas les Etats : l’Argentine, le Mexique, les anciens pays de l’Est et plus récemment la Grèce.
Une troisième raison conjoncturelle : la BCE fait tous les jours des miracles. La France, en dépit de son passif, trouve des financements pas chers et des garanties. Les financements pas chers sont apportés par la BCE. Ces mauvais chiffres ne vont pas affoler les marchés. Les prêteurs d’argent ne nous font pas payer plus cher. Le programme de rachats d’actifs par la BCE maintient les taux très bas. Cette semaine, la France a emprunté à 0,85% sur dix ans.
Les marchés monétaires, pour la France, c’est le père noël tous les jours. Cette situation a un avantage formidable, elle permet au gouvernement de ne faire aucun effort pour emprunter moins. Le gouvernement serait même capable de nous expliquer à la toute fin de cette année que la charge financière annuelle du pays s’est beaucoup allégée en dépit d'un accroissement des stocks de dettes.
Il y a une quatrième raison très cynique qui encourage les dirigeants à ne faire aucun effort pour réduire la pression. Ils pensent que cette dette pourra ne jamais être remboursée. Elle pourrait être transformée en dette perpétuelle. On pourrait faire "rouler la dette" année après année.
Techniquement c’est possible mais politiquement c’est plus gênant. La dette des uns est financée par l’épargne des autres. Il arrive un moment où le pays endetté est complètement soumis au pouvoir de celui qui finance. Ça peut devenir insupportable. Le sur-pouvoir de l’Allemagne aujourd'hui en Europe est devenu, à beaucoup de peuples, insupportable.
Cette situation globale pour la France est complètement artificielle parce que les taux peuvent se renverser. Le système de garantie que nous offre l’appartenance à l’euro et la cohabitation cordiale avec l’Allemagne pourrait finir par craquer. Le gouvernement et la plupart des dirigeants politiques se complaisent dans une illusion d’optique. Ils pensent qu’un pays aussi puissant que la France ne peut pas être mis en faillite. Ils se trompent.
Ils pensent que le pays est suffisamment riche pour faire face à ses échéances. Ils se trompent. L’économie française ne génère pas de richesse, n’a pas de compétitivité et vit très largement au-dessus de ses moyens. Les déficits sont toujours aussi abyssaux.
Jean-Marc Sylvestre
Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI
Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaine BFM Business.
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